La plage à New York
Pas de Lundis de Dolce Vita la semaine dernière et vous men voyez fort navrée, mais parfois les méchants vilains patrons tombent sur les pauvres petites stagiaires en les faisant crouler sous le travail et ils aiment ca (les patrons, par les pauvres petites stagiaires comme moi). Ceci étant dit, je me ferais bien une plage ce week-end
Ahhh l'été...Le soleil, le sable, la mer, les enfants qui courrent sur votre serviette et font de vous la plus belle croquette de sable de la création
Contrairement à bien des villes tentaculaires, New York possède le grand avantage dêtre à distance raisonnable de bancs de sable fin. Le franchouille enfermé trop longtemps dans son donjon bancaire quelque part entre le 12ème et le 42ème étage dun immeuble sur la 6ème avenue a le teint blafard de lendive en hiver. Le voilà donc qui se réjouit à lidée de quitter sa prison de verre et de respirer lair iodé pour quelques heures. Il simagine déjà LA plage à laméricaine, vieilles réminiscences de feuilletons télévisés où une blonde pourvue dun maillot de bain rouge étriqué scrutait locéan pour aller sauver de la noyade de belles âmes qui nattendaient que ca. Et si jamais la Gentille Sauveteuse nétait pas à la hauteur de ses attentes, il pourrait alors toujours se lover sur sa serviette, se laisser caresser par la brise et régresser en toute sérénité au QI de la crevette en sécoutant grésiller.
Parlons raisonnablement maintenant. Si vous décidez daller à la plage à Long Island un dimanche, vous allez vite vous rendre compte que votre capacité à donner envie aux autres de vous suivre dépasse votre entendement. Cest comme si tout Manhattan comptait sy donner rendez-vous. Il est donc très déconseillé de tenter quelque incursion que ce soit en voiture depuis Manhattan (ou plus loin) vers Long Island. Cest tout simplement du suicide. On est serein la première demi-heure, puis, progressivement, ladrénalise sinstallant, on se met à bouillir au milieu des embouteillages. On émerge passablement énervé, on passe quelques heures à la plage en regardant sa montre et en imaginant le bonheur du retour dans de conditions similaires. Quon se le tienne pour dit, on sous estime toujours lampleur des dégâts. Le retour est souvent, en fin de journée, bien pire que laller.
On opte donc pour le train. Moins éprouvant pour notre santé mentale. On embarque à Penn Station, via la Long Island Rail Road à condition de décider daller à la plage à Long Island, biensur. Dans le cas contraire, on peut toujours prendre le métro pour aller à Coney Island ou bien tester dans un grand instant de folie la grève du New Jersey. (Pour la liste des plages, cest là, sur un forum dENY.)
On se perd un peu dans Penn Station, attention on ne peut payer quen cash aux guichets, il faut sinon aller se battre avec les distributeurs automatiques. Moi, je dis ca juste au cas ou vous décideriez daller faire la queue, de vous en rendre compte en arrivant au comptoir, réalisant alors que vous navez pas de cash et que le train que vous vouliez prendre vient juste de partir le prochain étant dans une heure, cela va sans dire.
Note hautement utile : on peut aussi embarquer sa planche de surf dans le train. Cest encombrant, tous les autres passagers manquent de sy casser les dents, mais cest admis. Si jamais lenvie vous prenait daller taquiner la vague en faisant un pied de nez au Gentils Sauveteurs. Cela dit, je pense que dans ce cas, il vous serait totalement inutile dacheter un aller-retour en train. Le fait de grimacer gaiement aux Gentils Sauveteurs vous permettrait sans nul doute daccéder au poste de police le plus proche, ne passez pas par la case départ, ne touchez pas 20 000 francs. La dure loi de lOuest.
Après avoir eu lidée folle de tenter lapproche de la plage en voiture, je me suis donc rabbatue sur le train. Le train est comme le métro aux USA. Ne partez pas en short et tongues avec uniquement votre insouciance sur le dos, elle congèlerait. La petite laine de Mamie, par exemple, est une idée judicieuse. On prend le temps de congeler plus ou moins, donc, en la petite heure que met ce train de banlieue a atteindre lidyllique plage tant attendue. Si par mégarde vous vous étiez endormi le froid aidant, les neurones fonctionnent au ralenti vous ne louperez pas larrêt plage. Vous serez réveillé au doux clong de la planche de surf de votre voisin dans votre tête qui dépassait un tout petit peu trop. Hagard, on descend alors, pour se retrouver emporté par une mini-marée humaine qui se rue vers locéan. Larrivée sur la grève a des allures de débarquement. Tous ces gens munis de tables, chaises, parasols, radios, enfants tout ce petit monde qui se précipite, pantelant, ruisselant, vers le sable a quelque chose de pathétiquement grotesque. Surtout quune fois installé, le but est de surtout, surtout, ne plus bouger halte là aux multiples marques de maillots de bain.
On a fini, nous aussi, sur le sable. Brulant. Brulant mais on aime ca, car cela nous rappelle combien cest agréable de sextraire de la forêt de buildings de New York et de sentir lOcéan. On inspire. On sent lOcéan, certes, mais teinté de crèmes solaires mutilples et variées, de nourritures plus ou moins saines (quoique la tendance nationale tende au gras odorant). Si vous aviez oublié votre pique-nique, vous êtes au Pays de Cocagne. Une plage américaine ne se concoit pas sans infrastructures fast-foodesques. On est loin de la baraque à frites ou la paillotte à Francis, mais lodeur avoisinante est similaire. Finalement on nest plus sur davoir si faim.
On se décide donc pour faire local et sinstaller sur le sable. Dormir, oui, nous tente fort. Si par ailleurs on pouvait bronzer par la même occasion, alors quelle aubaine ! Noubiez pas, chers lecteurs, que New York est à la latitude de Naples, ce qui implique de se crème-solariser si on ne veut pas virer demblée couleur écrevisse et demain peler comme un lézard. Il sagit stratégiquement de dorer toutes les faces, quitte à soctroyer un temps de trempage plus ou moins long (à discrétion) dans la grande bleue. Sans séloigner trop des Gentils Sauveteurs. En effet, le GS à linstar du GO est lamabilité incarnée tant que vous barbotez dans son champ de vision. Qui est très réduit. Au cas où, plusieurs plages ont mis en place un système de bouées encadrant un espace deau quil est strictement interdit de franchir latéralement sous peine de se faire réprimander à coup de sifflet rageur. Au delà de ces lignes de baignade, le GS sort les crocs. Mais ne viendra pas vous sauver en cas de souci. Vous naviez quà nager dans le périmètre assigné.
Vous pourrez ensuite à loisir vous allonger sur votre serviette, et vous laisser sécher au son polyphonique de toutes les radios de vos voisins cest un fait, personne ne saccorde à écouter la même chose, par contre tout le monde veut lécouter plus fort que ses voisins. Avant de consacrer la réputation râleuse des francais, attendez un peu que lun des momes de la tribu installée à portée de crème solaire de votre paréo vous recouvre de sable, en courant (et hurlant) pour aller jouer un peu plus loin. Cela vous donnera alors lopportunité de
1. huler vous aussi
2. rendre à leur propriétaire les deux mètres cubes de sable - la tribu sus-citée (et bientot en voie dextinction)
3. mettre tout de suite à exécution le processus dextermination de la tribu sus-citee qui vous entoure en jetant tout ce beau monde dans leau
4. en profiter pour les jeter hors du périmètre de sécurité
5. voir accourir tous les Gentils Sauveteurs de la plage, juste pour vous non ils niront pas sauver les récalcitrants qui, malgré les mises en garde ont décidé daller baigner leur radio, mome en decà des bouées
6. dexpliquer aux Gentils Sauveteurs que pour le maintien de la sérénité de cette plage, cétait une action nécessaire, dure, mais nécessaire
7. de voir arriver une chouette voiture de NYPD rien que pour vous
8. deviter de payer le fare retour du train
9. de ne pas être coincé dans les embouteillages
10. de vous passer lenvie daller à la plage le week-end prochain et de vous porter volontaire pour des heures sup le weekend Histoire dêtre un peu tranquille finalement, et tant pis si vous gagnez le concours de blanchitude de teint Cest très joli, une endive, non ?
Ahhh l'été...Le soleil, le sable, la mer, les enfants qui courrent sur votre serviette et font de vous la plus belle croquette de sable de la création
Contrairement à bien des villes tentaculaires, New York possède le grand avantage dêtre à distance raisonnable de bancs de sable fin. Le franchouille enfermé trop longtemps dans son donjon bancaire quelque part entre le 12ème et le 42ème étage dun immeuble sur la 6ème avenue a le teint blafard de lendive en hiver. Le voilà donc qui se réjouit à lidée de quitter sa prison de verre et de respirer lair iodé pour quelques heures. Il simagine déjà LA plage à laméricaine, vieilles réminiscences de feuilletons télévisés où une blonde pourvue dun maillot de bain rouge étriqué scrutait locéan pour aller sauver de la noyade de belles âmes qui nattendaient que ca. Et si jamais la Gentille Sauveteuse nétait pas à la hauteur de ses attentes, il pourrait alors toujours se lover sur sa serviette, se laisser caresser par la brise et régresser en toute sérénité au QI de la crevette en sécoutant grésiller.
Parlons raisonnablement maintenant. Si vous décidez daller à la plage à Long Island un dimanche, vous allez vite vous rendre compte que votre capacité à donner envie aux autres de vous suivre dépasse votre entendement. Cest comme si tout Manhattan comptait sy donner rendez-vous. Il est donc très déconseillé de tenter quelque incursion que ce soit en voiture depuis Manhattan (ou plus loin) vers Long Island. Cest tout simplement du suicide. On est serein la première demi-heure, puis, progressivement, ladrénalise sinstallant, on se met à bouillir au milieu des embouteillages. On émerge passablement énervé, on passe quelques heures à la plage en regardant sa montre et en imaginant le bonheur du retour dans de conditions similaires. Quon se le tienne pour dit, on sous estime toujours lampleur des dégâts. Le retour est souvent, en fin de journée, bien pire que laller.
On opte donc pour le train. Moins éprouvant pour notre santé mentale. On embarque à Penn Station, via la Long Island Rail Road à condition de décider daller à la plage à Long Island, biensur. Dans le cas contraire, on peut toujours prendre le métro pour aller à Coney Island ou bien tester dans un grand instant de folie la grève du New Jersey. (Pour la liste des plages, cest là, sur un forum dENY.)
On se perd un peu dans Penn Station, attention on ne peut payer quen cash aux guichets, il faut sinon aller se battre avec les distributeurs automatiques. Moi, je dis ca juste au cas ou vous décideriez daller faire la queue, de vous en rendre compte en arrivant au comptoir, réalisant alors que vous navez pas de cash et que le train que vous vouliez prendre vient juste de partir le prochain étant dans une heure, cela va sans dire.
Note hautement utile : on peut aussi embarquer sa planche de surf dans le train. Cest encombrant, tous les autres passagers manquent de sy casser les dents, mais cest admis. Si jamais lenvie vous prenait daller taquiner la vague en faisant un pied de nez au Gentils Sauveteurs. Cela dit, je pense que dans ce cas, il vous serait totalement inutile dacheter un aller-retour en train. Le fait de grimacer gaiement aux Gentils Sauveteurs vous permettrait sans nul doute daccéder au poste de police le plus proche, ne passez pas par la case départ, ne touchez pas 20 000 francs. La dure loi de lOuest.
Après avoir eu lidée folle de tenter lapproche de la plage en voiture, je me suis donc rabbatue sur le train. Le train est comme le métro aux USA. Ne partez pas en short et tongues avec uniquement votre insouciance sur le dos, elle congèlerait. La petite laine de Mamie, par exemple, est une idée judicieuse. On prend le temps de congeler plus ou moins, donc, en la petite heure que met ce train de banlieue a atteindre lidyllique plage tant attendue. Si par mégarde vous vous étiez endormi le froid aidant, les neurones fonctionnent au ralenti vous ne louperez pas larrêt plage. Vous serez réveillé au doux clong de la planche de surf de votre voisin dans votre tête qui dépassait un tout petit peu trop. Hagard, on descend alors, pour se retrouver emporté par une mini-marée humaine qui se rue vers locéan. Larrivée sur la grève a des allures de débarquement. Tous ces gens munis de tables, chaises, parasols, radios, enfants tout ce petit monde qui se précipite, pantelant, ruisselant, vers le sable a quelque chose de pathétiquement grotesque. Surtout quune fois installé, le but est de surtout, surtout, ne plus bouger halte là aux multiples marques de maillots de bain.
On a fini, nous aussi, sur le sable. Brulant. Brulant mais on aime ca, car cela nous rappelle combien cest agréable de sextraire de la forêt de buildings de New York et de sentir lOcéan. On inspire. On sent lOcéan, certes, mais teinté de crèmes solaires mutilples et variées, de nourritures plus ou moins saines (quoique la tendance nationale tende au gras odorant). Si vous aviez oublié votre pique-nique, vous êtes au Pays de Cocagne. Une plage américaine ne se concoit pas sans infrastructures fast-foodesques. On est loin de la baraque à frites ou la paillotte à Francis, mais lodeur avoisinante est similaire. Finalement on nest plus sur davoir si faim.
On se décide donc pour faire local et sinstaller sur le sable. Dormir, oui, nous tente fort. Si par ailleurs on pouvait bronzer par la même occasion, alors quelle aubaine ! Noubiez pas, chers lecteurs, que New York est à la latitude de Naples, ce qui implique de se crème-solariser si on ne veut pas virer demblée couleur écrevisse et demain peler comme un lézard. Il sagit stratégiquement de dorer toutes les faces, quitte à soctroyer un temps de trempage plus ou moins long (à discrétion) dans la grande bleue. Sans séloigner trop des Gentils Sauveteurs. En effet, le GS à linstar du GO est lamabilité incarnée tant que vous barbotez dans son champ de vision. Qui est très réduit. Au cas où, plusieurs plages ont mis en place un système de bouées encadrant un espace deau quil est strictement interdit de franchir latéralement sous peine de se faire réprimander à coup de sifflet rageur. Au delà de ces lignes de baignade, le GS sort les crocs. Mais ne viendra pas vous sauver en cas de souci. Vous naviez quà nager dans le périmètre assigné.
Vous pourrez ensuite à loisir vous allonger sur votre serviette, et vous laisser sécher au son polyphonique de toutes les radios de vos voisins cest un fait, personne ne saccorde à écouter la même chose, par contre tout le monde veut lécouter plus fort que ses voisins. Avant de consacrer la réputation râleuse des francais, attendez un peu que lun des momes de la tribu installée à portée de crème solaire de votre paréo vous recouvre de sable, en courant (et hurlant) pour aller jouer un peu plus loin. Cela vous donnera alors lopportunité de
1. huler vous aussi
2. rendre à leur propriétaire les deux mètres cubes de sable - la tribu sus-citée (et bientot en voie dextinction)
3. mettre tout de suite à exécution le processus dextermination de la tribu sus-citee qui vous entoure en jetant tout ce beau monde dans leau
4. en profiter pour les jeter hors du périmètre de sécurité
5. voir accourir tous les Gentils Sauveteurs de la plage, juste pour vous non ils niront pas sauver les récalcitrants qui, malgré les mises en garde ont décidé daller baigner leur radio, mome en decà des bouées
6. dexpliquer aux Gentils Sauveteurs que pour le maintien de la sérénité de cette plage, cétait une action nécessaire, dure, mais nécessaire
7. de voir arriver une chouette voiture de NYPD rien que pour vous
8. deviter de payer le fare retour du train
9. de ne pas être coincé dans les embouteillages
10. de vous passer lenvie daller à la plage le week-end prochain et de vous porter volontaire pour des heures sup le weekend Histoire dêtre un peu tranquille finalement, et tant pis si vous gagnez le concours de blanchitude de teint Cest très joli, une endive, non ?